SOLENNITE DES RAMEAUX A ASSISE
D’après les investigations les plus sûres, cela se passa le dimanche des Rameaux en l’an 1211 et elle avait 18 ans.
Mais de qui veut-on parler ? De Claire d’Assise, bien sûr !
Cette jeune fille était en vérité de petite noblesse, non ducale, son père se dénommait Favarone, son grand père Offreduccio et sa mère Ortolana. Elle avait deux sœurs puînées : Agnès et Béatrice.
Penser « les Rameaux… » évoque tant d’images diverses chez tous ceux qui connaissent un peu la vie de Sainte Claire d’Assise.
Certains aimeront se représenter l’église St Rufin, grouillant d’une foule venue assister à la liturgie des Rameaux, et, au premier rang, une jeune fille recueillie, nullement troublée dans ses pensées par l’agitation qui l’entoure.
D’autres imagineront cette jeune fille aux traits empreints de noblesse et de beauté dont la silhouette élégante se détachait dans cette assemblée bariolée.
Or, le moment de quitter sa place et d’aller recevoir le rameau d’olivier bénit offert par l’évêque était arrivé : chacun tentait de se frayer un passage dans le désordre général et repartait, heureux de serrer dans sa main le rameau bénit, plus précieux qu’un trophée .
Le suspense nous est alors délicieusement décrit par Thomas de Celano :
« Il se passa alors un événement qui peut bien avoir valeur de présage : tandis que tous les assistants se ruaient pour recevoir les rameaux bénits, Claire, par discrète réserve, resta immobile à sa place. Mais le pontife qui officiait descendit les degrés du sanctuaire, s’approcha d’elle et lui remit la palme entre les mains. »
On peut percevoir le calme revenu dans l’église et assister à cette rencontre imprévue entre Claire et l’évêque Guido II, quand celui-ci prend l’initiative de remettre, de sa propre main, le rameau bénit entre les mains orantes de Claire. Il est permis d’y voir un geste d’affectueuse complicité car, sans nul doute, François avait dû avertir l’évêque de la décision prise avec le plein consentement de Claire.
Celano, en effet, explique : « La solennité des Rameaux était proche. La jeune fille était venue trouver l’homme de Dieu, lui demandant encore que faire – et comment faire – pour quitter le monde. Le Père lui ordonna de revêtir pour la fête ses plus beaux atours et d’aller avec tout le peuple à la procession des Palmes puis, dans la nuit qui suivrait, de sortir de la ville et de quitter les joies d’ici-bas pour prendre le deuil de la Passion du Seigneur… La nuit suivante, elle fit ses préparatifs… Laissant donc derrière elle sa maison, sa famille, sa cité, elle se rendit en hâte à Sainte Marie de la Portioncule. Elle y fut accueillie à la lueur des flambeaux par les frères qui veillaient en prière autour de l’autel (Vie 7 – 8 ).
En cette nuit mémorable qui suivit le jour de la solennité des Rameaux, Claire « laissa derrière elle .. », nous dit Celano.
Ecoutons doucement retentir ces quelques mots dans notre coeur…
comme une harmonieuse invitation, un clin d’œil de l’Evangile.
…Comme une fenêtre, cachée par des volets qui soudain ouverts, laisse
pénétrer la lumière divine dans tout notre être.
… Comme une grâce clarienne offerte gratuitement à chacun et chacune de nous, qui nous remémorons ces instants vécus par une jeune fille : Claire d’Assise, cette « citoyenne de St François sur terre, qui règne maintenant avec lui dans le ciel »(V1).
Sr Colette du Christ - Roi
Note : V = Vie de Ste Claire par Thomas de Celano. Editions franciscaines
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